Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?
Aussi appelée phobie sociale, c’est une forme de trouble anxieux de la personnalité où le sujet principal développe une peur intense et {irrationnelle} à l’idée d’être confronté.e à une interaction sociale et donc au regard des autres. La peur de paraître bizarre, ridicule, idiot.e, etc. Se sentir observer et ne plus savoir comment se comporter. On pourrait parler d’extrême timidité clairement handicapante dans la vie de tous les jours {voir ici l’anxiété sociale}.
D’où ça vient ?
Plusieurs facteurs {même génétiques} peuvent être à l’origine de l’anxiété sociale. L’éducation que vous avez reçue {le fait d’être toujours critiqué.e et/ou comparé.e à un.e proche par exemple}, un traumatisme psychologique, un évènement social humiliant qui crée un traumatisme et plus globalement le harcèlement scolaire.
Conséquences
Nous redoutons la manière dont nous allons être perçu.es par les gens : peur de paraître bizarre, peur de rougir, d’être mal à l’aise et que cela se voit et nous allons donc mettre en place des stratégies d’évitement pour justement nous épargner toutes interactions sociales, elle-même perçues comme un danger par le cerveau : attendre que les voisins soient rentrés chez eux pour sortir, regarder parterre ou son téléphone pour éviter de croiser le regard de quelqu’un à l’extérieur, ignorer quelqu’un.e etc.
Quelques exemples de stratégies d’évitement
L’évitement est un mécanisme de défense que l’on met en place lorsque l’on se sent en danger. Les personnes en proie à l’anxiété sociale sont de fins stratèges capables d’inventer toute une série de scenarios pour… :
- éviter de croiser quelqu’un (les yeux rivés sur le téléphone dans la rue ça marche hyper bien, garanti !
- éviter d’être au centre de l’attention,
- éviter de faire parler de soi,
- éviter ses voisins (qui n’a jamais regardé par le judas ou attendu 1 heure devant sa porte qu’ils rentrent enfin chez eux?),
- éviter les heures de pointes dans les magasins (technique : y aller tous les jours et relever l’afflux jusqu’à trouver le bon créneau),
- éviter d’arriver ou de partir en même temps que certains collègues au boulot, {les pros de l’anti-stalking : passés maîtres en matière d’observation, les anxieux.se sociaux.les sont capables de capter la routine quotidienne de quelqu’un dans l’unique but de l’éviter}
- éviter les transports en commun,
- se faire le plus discret possible pour ne pas se faire remarquer {porter des couleurs sobres pour passer inaperçu.e, pas de couleur flashi},
- éviter d’assister aux réunions d’école {pour les parents},
- éviter de se faire interpeller par les vendeurs.ses dans les magasin
- éviter de passer devant un organisme qui tient un stand et qui vous aborde
- éviter de marcher devant un groupe de personnes {ils vont m’observer et rire de moi}
- éviter d’aller faire ses courses aux heures le weekend {les drives et les click & collect sont aussi une bénédiction}
- liste non exhaustive
Vos stratégies d’évitement :
Lors d’une story participative, je vous avais demandé quelles étaient les stratégies d’évitement que vous aviez mis en place pour vous faciliter la vie, en voici quelques unes :
« Je programme une alarme sur l’arrivée de mes employés pour éviter de les croiser »
“J’envoie mon copain en repérage partout”
“Je délègue toutes mes responsabilités sociales à mes parents ou mes amies”
“Je cherche à l’avance des sujets de conversation et une fois que je n’ai plus de sujets je cours loin”
“Je mets mes écouteurs même sans musique ou sans batterie”
“J’essaye de savoir à l’avance tout ce qu’il va se passer et comment ça va se passer pour anticiper”
“J’écris mes phrases à l’avance pour téléphoner”
“Je m’assoies tout au fond des salles de classe pour que personne ne me regarde”
“Au restaurant je disais “pareil!” quand quelqu’un prenait un plat qui avait l’air bon même si ce n’est pas ce que je voulais”
“Installer un interphone vidéo pour savoir si j’ouvre ou pas en toute discrétion”
“Marcher vite dans la rue + écouteurs”
“Je prends tous mes RDV médicaux sur Doctolib”
“J’évite les ascenseurs”
“Au resto, je repérais les toilettes et dès qu’il fallait commander j’allais aux toilettes juste avant que le serveur n’arrive à la table »
“Je surjoue, je me donne un rôle”
“Je passe aux caisses automatiques au supermarché pour éviter le personnel”
“J’ai débranché ma sonnette”
“Je ne viens pas au cours où l’on doit participer oralement”
Si vous vous retrouvez dans toutes ces listes alors que vous ne souffrez pas d’anxiété sociale, vous êtes peut-être juste introverti, c’est à dire que vous n’avez pas peur de rencontrer quelqu’un mais vous préfèrerez l’éviter dans la mesure du possible pour préserver votre batterie sociale. Si vous en souffrez et que toutes ces situations vous angoissent au point d’en devenir malade, vous souffrez certainement d’anxiété sociale. D’où le fait que l’on associe trop souvent les introvertis à des anxieux sociaux.
Comment s’en sortir ?
Si vous vous reconnaissez dans ces situations alors oui, vous souffrez très probablement d’anxiété sociale.
Bien que l’on ait l’impression de nous préserver du stress et des crises de panique en agissant ainsi, et de maintenir notre périmètre de sécurité, l’évitement ne nous aide absolument pas à surmonter notre anxiété sociale. Au contraire, il nous enferme un peu plus dans notre zone de confort et la réduit considérablement. Il ne nous apprend pas non plus à affronter nos peurs et nous pousse au contraire à craindre encore plus l’extérieur. Il est contre-productif.
Il ne faut pas hésiter à aller consulter un psychologue avec qui vous vous sentez en confiance si vous pensez souffrir d’anxiété sociale et que celle-ci vous bouffe la vie, il n’y a aucune honte à en être victime.
Pour ma part, j’ai réussi à mettre des mots dessus et à m’en sortir seule en me lançant des petits défis dans ma vie. Ça allait du simple “dire bonjour à quelqu’un qui passe” à “sortir en même temps que mes voisins pour leur parler et ne plus avoir peur” ou encore “passer cet appel téléphonique qui me rebutait tant”. J’ai réussi à élargir ma zone de confort comme cela et à surmonter mes angoisses. C’est la répétition de toutes ces actions au quotidien qui font qu’aujourd’hui je ne les crains plus, en m’y exposant progressivement chaque jour.
Bon courage <3