Pour bon nombres d’introverties, le confinement n’a absolument rien changé à leur mode de vie. Courses et shopping en ligne, drive, divertissements, télétravail… Au contraire même, car nous n’étions plus obligé.es de trouver une excuse pour ne pas sortir et décliner une soirée… Nous n’étions plus obligé.es de “porter un masque” au travail ou à l’école, de traiter avec nos semblables, de faire la bise, de faire la conversation, etc. Notre batterie sociale était chargée à bloc. Vous avez certainement vu passer des dizaines de memes internet sur le sujet, ou l’on voit 3 images identiques avec en légende “ma vie avant le c_o_v_i_d, ma vie pendant, ma vie après.” = Rien n’a changé.
Pour d’autres, il n’a fait que renforcer l’idée que le monde extérieur était dangereux, et que rester chez soi était la meilleure des choses à faire pour se préserver : en effet, connu aussi sous le nom de syndrome de l’escargot {par rapport au fait de retourner et de se replier dans sa coquille, qui est un espace safe} le syndrome de la cabane désigne la peur de sortir de chez soi et d’affronter le monde, les gens, après une {longue} période d’enfermement. Tout devient anxiogène, et il touche tout le monde. Pour certaines personnes qui souffraient déjà d’anxiété sociale, être obligé.e de rester chez soi avait certainement un côté rassurant mais cela n’a fait que réduire sa zone de confort et fait voler en éclat tous les progrès qu’elles avaient déjà fait dans la quête de la guérison. La peur de l’autre revient au galop, les compétences sociales diminuent, les interactions sociales redeviennent un danger, bref, il faut se réadapter.
Pour info, on retrouve ce syndrome chez les prisonniers lorsqu’ils sortent de prison et réintègre la vie sociale et chez les personnes qui souffrent déjà de troubles anxieux comme l’agoraphobie. C’est ce qui arrive aussi chez les parents qui prennent un long congé parental et qui doivent du jour au lendemain quitter le petit cocon familial bien douillet pour retourner travailler. Il faut se réadapter. Si le déconfinement et le retour à la vie normale – “revoir du monde à l’extérieur, les magasins bondés, les terrasses pleines, les cinémas…”- vous a fait peur, alors vous êtes probablement passé.es par ce syndrome. Il faut savoir que le syndrome de la cabane est un état passager et qu’il peut être pris en charge par un.e professionnel.le compétent.e.