Cet article, initialement écrit par Laura de Moodofloola, a été reproduit sur Les Introverti.es avec l’accord de son auteure 🙂
Préférer la solitude à la compagnie. Préférer rester sous mon plaid avec mon bouquin plutôt que de passer l’après-midi avec une amie. Préférer le silence au bruit de fond.
J’ai compris très jeune que la solitude était mon meilleur allié. Je n’avais aucun problème à jouer pendant des heures toute seule, sans me faire remarquer. D’ailleurs, l’une des phrases que j’ai le plus entendu durant mon enfance, était la suivante :
« On ne l’entend pas ! Elle est si calme ! »
En grandissant, les choses n’ont pas changé. Je n’ai jamais été turbulente, je n’ai jamais fait parlé de moi. Mon adolescence s’est d’ailleurs relativement bien passée, sans embûche. Je fais partie de ce groupe qui n’a jamais eu d’heures de colle, jamais de mots dans son carnet scolaire. Je n’ai d’ailleurs pas vraiment eu de « crise d’adolescence ». Et bien évidemment, les travaux de groupe, très peu pour moi.
Adolescente, je pense que je n’avais pas encore conscience de ce besoin que je ressentais au fond de moi. Celui de me retrouvais seule avec moi-même. Après tout, c’était une sorte d’habitude. Ma grande sœur, Lilou, avec qui j’ai 11 ans d’écart, avait déjà quitté le foyer familial. Alors, j’étais la seule enfant de la maison et pas vraiment de quoi me déranger.
A cette époque, il était très facile pour moi de recharger ma batterie sociale. Instantanément, dès lors que je fermais la porte d’entrée de ma maison, j’étais en paix. Mon cocon, ce n’était pas simplement ma chambre d’adolescente, c’était la maison tout entière.
Je ne vais pas vous mentir, mais mes parents, (surtout mon père) avaient du mal à comprendre que je puisse passer autant de temps à la maison, sans m’en plaindre et en appréciant vraiment ça. Contrairement aux idées reçues, je ne passais pas mes journées à regarder le plafond ou les papillons qui traversaient le jardin. Je lisais énormément, je passais pas mal de temps devant mon ordinateur, je l’avoue. Je jouais, je créais, j’explorais, bref, je m’épanouissais.
Une fois que l’âge adulte a pointé le bout de son nez, les choses sont devenues un peu plus compliquées pour moi. Je voulais m’ouvrir au monde, je voulais le découvrir et surtout j’en étais un peu obligée. Du moins, je m’en suis senti obligée pendant un temps.
De mes 18 à mes 23 ans, je suis vraiment sortie de ma zone de confort. Entre la fac et mon job étudiant, mon niveau de sociabilisation était à son maximum. J’ai fait énormément de rencontre, énormément de progrès aussi. Au fil des mois, des années, j’ai forgé ma confiance en moi. Mes moments de solitude, ceux où je pouvais enfin recharger mes batteries, étaient de plus en plus rares. Et puis, j’ai fini par me rendre compte, que cette réalité, que j’étais en train de construire, n’étais pas mienne. Elle ne me convenait clairement pas.
Je sais que pour beaucoup le confinement de 2020 n’a pas été un cadeau. Pour moi, ce confinement, ça a été la délivrance. J’ai pu retrouver ma bulle, mon confort et me réapproprier mon monde. Beaucoup de réflexion, beaucoup de remise en question. Ce 11 mai 2020, date à laquelle le confinement a été levé, j’ai passé la porte de chez moi sereinement. Je savais ce que je voulais et surtout, comment je voulais le faire.
Oui, je suis une introvertie. Oui je suis heureuse et non je ne suis pas associable. Pour me sentir bien, pour être épanouie, j’ai besoin de recharger ma batterie sociale plus longtemps et peut-être aussi, plus intimement que la moyenne.
Je ne suis pas casanière, ni une flemmarde.
Si j’ai décidé de partager cette petite tranche de vie avec vous, c’est surtout parce que ce mois-ci, j’ai lu un livre incroyable : « Le monde intérieur des introvertis » de Mélissa MANACORDA. J’ai clairement eu un coup de cœur pour ce livre. Je le conseille vraiment à tout le monde :
– Si comme moi, vous êtes un(e) introverti(e), ce livre va clairement vous faire déculpabiliser et vous faire comprendre que c’est totalement OK !
– Si à l’inverse, vous êtes curieux, ou encore mieux, que vous partagez la vie d’un(e) introverti(e), ce livre va vous aider à comprendre notre mode de fonctionnement.
Ce livre a été très libérateur pour moi. En toute franchise, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un livre de développement personnel qui me fasse autant de bien. Cette lecture m’a permis d’accepter une partie de moi que, quelque part, encore involontairement, je cherchais à camoufler. Aujourd’hui, j’accepte complètement mes émotions et j’écoute mon ressenti. Je n’ai plus peur de dire non. Je prends du temps pour moi sans culpabiliser.
Je finirai ce post, en vous donnant un petit conseil : ne cherchez jamais à changer quelqu’un, apprenez à accepter la différence.