Confinement : un rêve éveillé pour les introvertis ?
Courses, shopping en ligne, soirées Netflix and Chill, télétravail, occupations du quotidien, sport à la maison… Pour beaucoup d’introvertis, le confinement n’a absolument rien changé à leur mode de vie. Encore mieux : plus besoin de chercher une justification pour décliner une soirée. Fini même le masque social que l’on porte au travail ou à l’école, fini les échanges de banalités autour d’un café, fini de faire la bise, etc. Notre batterie sociale était chargée à bloc. Vous avez certainement vu passer des dizaines de memes internet sur le sujet, ou l’on voit 3 images identiques avec en légende “ma vie avant le Covid, ma vie pendant, ma vie après.” Spoiler : rien n’a bougé. Mais, si certains l’ont vécu comme une bénédiction et ne seraient pas contre un nouveau confinement, d’autres, l’ont plutôt mal vécu…
Le syndrome de la cabane : quand l’extérieur devient hostile
En effet, chez certaines personnes ayant déjà un terrain anxieux, le confinement dû au Covid n’a fait que renforcer l’idée que le monde extérieur était dangereux et malveillant, et que rester chez soi était la meilleure des choses à faire pour se préserver : en effet, connu aussi sous le nom de syndrome de l’escargot {par rapport au fait de retourner dans sa coquille qui est un espace sécurisant (le fameux safe space)}, le syndrome de la cabane désigne la peur de sortir de chez soi et d’affronter le monde extérieur et les gens qui l’animent, après une {longue} période d’enfermement, volontaire ou non.
Pourquoi on devient allergique aux interactions sociales ?
Pour certaines personnes qui souffraient déjà d’anxiété sociale, être obligé de rester chez soi avait certainement un côté rassurant mais cela n’a fait que réduire leur zone de confort et fait voler en éclat tous les progrès qu’elles avaient déjà fait dans la quête de la guérison. La peur de l’autre revient au galop, les compétences sociales diminuent, les interactions sociales redeviennent un danger… bref, il faut se réadapter et tout recommencer car tout (re)devient anxiogène.
Ce n’est pas (juste) moi, toi : un phénomène bien connu
Ce syndrome de la cabane se retrouve très largement chez les prisonniers qui ont passé un long séjour en prison lorsqu’ils sortent et réintègrent la vie sociale. Également, c’est ce qui arrive aussi chez les parents qui prennent un long congé parental et qui doivent un jour quitter le petit cocon familial bien douillet pour retourner travailler. Pour finir, on le retrouve aussi, sans surprise, chez les personnes qui souffrent déjà de troubles anxieux comme l’agoraphobie. Il faut se réadapter !
Bonne nouvelle : c’est temporaire !
Si le déconfinement et le retour à la vie normale (revoir du monde à l’extérieur, dans les galeries commerciales, au cinéma, sur les terrasses) vous a fait peur à l’époque, alors vous êtes probablement passés par ça. Il faut savoir que le syndrome de la cabane est un état passager et qu’il peut être pris en charge par un ou une professionnelle de santé compétente. Et avec un peu de patience et de bienveillance envers soi-même, on arrive à faire de belles choses 🙂
Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, voici quelques articles qui parlent du phénomène et qui donnent quelques conseils pour essayer de s’en sortir :
Phobie sociale après les confinements : le syndrome de la cabane existe-t-il encore ?